© Bibracte, Antoine Maillier, n° 99362
Un paysage en commun

Un riche patrimoine rural

Le patrimoine du Grand Site de France exprime la mémoire d’un territoire rural, les manières de l’habiter et l’exploiter à travers le temps depuis l’installation des premières communautés agropastorales, il y a près de huit mille ans.

Le patrimoine rural prend des formes multiples au sein des villages et au fil des chemins : églises, châteaux, moulins, lavoirs, murets de pierre sèche… sans compter l’habitat qui, dans sa très grande majorité, correspond à des constructions du XIXe siècle. S’y ajoute un riche répertoire de récits, de musiques et de danses qui se sont mieux préservés dans ce territoire de montagne que dans beaucoup d’autres lieux. 

© Bibracte, Antoine Maillier, n° 87063

Fouille archéologique à Bibracte sur la domus PC1.

Sur les traces d’un riche passé antique

De l’âge du Fer à la période romaine

Si Bibracte est, de loin, le site archéologique le plus emblématique de l’Antiquité sur le territoire de Bibracte-Morvan des Sommets, les vestiges sont très nombreux pour la fin de l’âge du Fer et la période romaine. À cette époque, plusieurs routes importantes traversent ce territoire : un voie de crête traverse notamment le Morvan du sud au nord, joignant Bibracte et Alésia. Le site des sources de l’Yonne est sur cet itinéraire : au Ier siècle avant notre ère, s’y déployait une agglomération de plusieurs dizaines d’hectares que les archéologues considèrent comme un faubourg de Bibracte. Un espace religieux, installé au plus près des sources, perdurera jusqu’à la fin de l’Antiquité. Une autre route très ancienne provenant d’Augustodunum (Autun) traversait le sud du territoire jusqu’aux abords du village de Millay où elle se divisait en deux branches, l’une menant vers Aquae Bormonis (Bourbon-Lancy), l’autre vers Decetia (Decize). C’est probablement le long de son tracé que se déroula la meurtrière bataille de Bibracte en 58 avant notre ère, qui permit à l’armée de Jules César de bloquer la migration vers l’ouest du peuple helvète.

© Bibracte, Antoine Maillier, n° 139860-13

Le theâtre des Bardiaux. 

L'époque romaine

Sur la voie d'Autun à Orléans

À l’époque romaine, une route reliant Augustodunum (Autun) à Genabum (Orléans) traversait les communes de Roussillon-en-Morvan et Arleuf où se trouvaient de petites agglomérations, respectivement aux lieux dit des Arbonnes et des Bardiaux. L’agglomération des Bardiaux était dotée d’un modeste théâtre dont les vestiges dégagés dans les années 1970 ont été valorisés pour la visite.  Des prospections archéologiques ont également permis de recenser des dizaines d’autres sites correspondant le plus souvent à des installations agricoles d’époque romaine.

© Ninon Bonzom

Au Moyen Âge, le mont Beuvray accueillait d'importantes foires attestées dès le début du XIIIe siècle et qui ont perduré jusqu’au début du XXe siècle. Elles expliquent l’installation d’un petit couvent franciscain à l’aube du XVe siècle, dont les vestiges sont mis en valeur.

Châteaux, villages, hameaux et chemins...

Des témoins du Moyen Âge

Après une longue période très peu documentée, l’an Mil voit simultanément une forte reprise démographique et l’installation d’un nouveau paysage structuré par des églises paroissiales et des châteaux, bien souvent associés. 
Le réseau villageois du début du XXIe siècle est encore largement hérité du Moyen Âge, tout comme les quelque 400 hameaux et lieux habités à l’échelle du Grand Site et l’important chevelu de chemins qui les connecte. Parmi les châteaux qui témoignent de la société féodale, dont il ne reste désormais que des ruines, nous pouvons citer ceux de Glenne (La Grande Verrière), Larochemillay, Touleur (Larochemillay) ou encore Vautheau (La Grande Verrière). Les églises romanes de Millay et de Poil sont aujourd’hui les uniques témoins sur le territoire de la ferveur religieuse médiévale, les autres édifices paroissiaux ayant été tous reconstruits au XIXesiécle. 
Pour en savoir plus : 
- Valentin Chevassu, « Peuplement, paysages et pouvoirs médiévaux en moyenne montagne : les cas du sud Morvan et du Jura central (Ve-XVIIIe siècle) », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 25.2 | 2021
- Valentin Chevassu, Peuplement, paysages et pouvoirs médiévaux en contexte de moyenne montagne : les cas du sud Morvan et du Jura central. Archéologie et Préhistoire. Thèse de l’Université Bourgogne Franche-Comté, 2021. 

Coll. P. de Contenson, Glux-en-Glenne ; Mémoires du Pays de Glux, n° 228
© Coll. P. de Contenson, Glux-en-Glenne ; Mémoires du Pays de Glux, n° 228

Mise à l’eau des bois pour le flottage au Port des Lamberts (Glux-en-Glenne), sur le haut cours de l’Yonne, en 1897.

© Bibracte, Antoine Maillier, n° 123360

Glux-en-Glenne - L’Yonne au Port des Lamberts, talus de mise à l’eau des bois pour le flottage.

Le flottage du bois

Un héritage de quatre siècles

Entre le XVIe et le XXe siècle, le Morvan a été le principal réservoir combustible pour Paris. Cette activité d’échelle industrielle – jusqu’à 1 million de m3 de bois de chauffage était envoyé chaque année - a durablement affecté les peuplements forestiers et la topographie du massif. 
Le bois coupé était transporté par la technique dite du « flottage à bûches perdues » jusqu'à Clamecy, où celles-ci étaient regroupées pour constituer d'immenses « trains de bois » qui transitaient sur l'Yonne puis la Seine jusqu'à la capitale. 
Les ruisseaux du haut bassin de l’Yonne étaient tous équipés de retenues d’eau qui permettaient, par leur lâcher, de provoquer le « grand flot » qui emportait les bûches. Quelques retenues d’eau sont encore actives, comme celles de Préperny et du Châtelet (Arleuf) ou encore des Roches (Saint-Prix) ; d’autres ont disparu, mais sont encore perceptibles par les vestiges de leur digue (le Port des Lamberts et l’étang des Moines, à Glux-en-Glenne).

© Bibracte, Antoine Maillier, n° 123836

Le camp des Blandins à Arleuf

La mémoire du XXe siècle

Les vestiges des conflits du XXe siècle

Le Grand Site de France abrite des vestiges de deux grands conflits du XXe siècle, notamment la carrière des Blandins, où furent employés des prisonniers allemands durant la Première Guerre Mondiale, et plusieurs maquis de la Seconde Guerre Mondiale
La carrière des Blandins jouxtait la ligne du tacot, ligne de chemin de fer à voie étroite inaugurée en 1904, qui reliait Château-Chinon à Autun. Active seulement jusqu’aux années 1930, le tracé du tacot traverse les communes de Roussillon-en-Morvan, Arleuf et Fâchin, jalonné de petites gares et d’ouvrages d’art abandonnés.
A une période plus récente, dans les années 1960, le territoire a accueilli des harkis réfugiés d’Algérie, qui ont contribué aux grands travaux forestiers du moment. Le dernier baraquement subsistant du hameau de forestage de Roussillon-en-Morvan a été classé Monument historique et restauré en 2022.

© Maison du patrimoine oral de Bourgogne

Découvrir le patrimoine du Morvan

L'Écomusée du Morvan et la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne

Le patrimoine du Morvan est mis à l’honneur par le réseau de l'écomusée du Morvan, pôle de ressources sur l’histoire et la mémoire locale animé par le Parc naturel régional du Morvan
La Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne (MPOB) est quant à elle un lieu d’action culturelle et de recherche ethnologique en milieu rural. Labellisée ethnopôle par le ministère de la Culture pour son projet de fabrique sociale orale, la MPOB s’attache à sauvegarder, transmettre et valoriser les langues et les cultures populaires du Morvan et de la Bourgogne par une écoute attentive du territoire. Au travers de rencontres, de projets avec les habitants et de créations, elle favorise le vivre ensemble autour de questions de société très variées.  À ce titre, elle est aussi un acteur important de la démarche Grand Site de France. 

Un paysage en commun

Le Morvan des Sommets

Un paysage en commun

1 100 kilomètres de chemins